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Claire GOTTA - Cabinet de psychothérapie

Psychopraticienne certifiée, Thérapeute

Inceste/Incestuel
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Amnésie traumatique et théorie des faux souvenirs. Peut on s'inventer des souvenirs traumatiques ?


De nombreuses théories concernant l'induction de souvenirs peuvent circuler dans les domaines de la psychologie et de la médecine en générale. Des théories selon lesquelles les souvenirs de traumas d'ordre sexuel pourraient ne pas s'être produits, qu'ils pourraient donc être "fabriqués" par le psychisme d'un individu.


Soyons clairs, les possibilités d'être induits en erreur pour une personne vulnérable voire influençable, de part une faible estime de soi, un manque de confiance en soi, un manque de clarté mentale ou de discernement ne sont pas négligeables, d'autant plus si elle est confrontée à quelqu'un dont l'intérêt est fondamentalement de lui nuire.


Après tout, le concept même de l'incestualité repose sur ce principe d'induction de "fausse réalité" dans un but d'asservir l'autre, il est donc clairement possible de détourner une réalité au profit d'une autre.


Maintenant notez que les théories des faux souvenirs induits reposent essentiellement sur des pratiques thérapeutiques douteuses, motivées par des desseins non bienveillants ni même éthiques.

C'est pourquoi il est capital d'agir de manière raisonnée et pragmatique quand on aborde la question de l'amnésie et de la mémoire traumatique car c'est un terrain glissant pour lequel il est indispensable d'être encadré spécifiquement.

La parole d'un individu ne doit jamais être annihilée ni même minimisée mais au contraire doit être guidée vers l'association des symptômes traumatiques puis l'intégration des faits évoqués par l'étude approfondie des éléments entourants les souvenirs traumatiques, que ceux-ci soient récents ou bien plus anciens.

Une levée d'amnésie traumatique est un énorme trauma en soi qui ne doit pas être négligé ni pris à la légère.


N'oublions pas que dans le contexte incestuel comme incestueux, un enfant qui est confronté à des violences sexuelles dont il n'est pas protégé, non cru ou parfois énoncé comme complice, se doit de survivre comme il le peut. Sa déconnexion d'avec la réalité des faits qu'il subit lui est donc indispensable. L'amnésie traumatique comme la mémoire traumatique sont une réalité scientifiquement élaborée qu'il n'est pas question de remettre en cause.

A lire également : Peut-on oublier un viol ?


Syndrome de fausse mémoire, de mémoire implantée


La théorie qui a le plus la dent dure sur ce sujet des faux souvenirs induits date du début des années 1990 aux Etats Unis. Les thérapies de la mémoire retrouvée (TMR) qui y étaient alors pratiquées sont l'une des causes de cette propagation collective à douter de la parole des victimes.

Cette pratique thérapeutique dangereuse par son rapport inadéquate aux psychotraumas suggérait la résolution de symptômes par le seul fait unique de retrouver des souvenirs d'abus sexuels dans l'enfance. Divers "outils de thérapie" étaient donc utilisés, dont en majeure partie ceux de la suggestion et de la manipulation mentale.


Cette théorie des faux souvenirs dessert gravement les personnes victimes d'abus en tout genre, car elle décrédibilise et invisibilise encore plus leurs paroles, les actes subis comme leurs conséquences.


J'y fais beaucoup référence dans mes articles ou même en consultations individuelles, le but de la thérapie du psychotrauma ne doit jamais être de pousser son esprit et sa mémoire à révéler des éléments traumatiques. La psychothérapie se doit de prendre dans son ensemble tous les éléments qui constituent la vie de la personne qui consulte. Car les traumas de l'inceste, de l'incestuel et des maltraitances durant l'enfance laissent toujours des traces dans le quotidien et c'est donc bien à partir de ces traces là qu'il convient de travailler.


Les événements traumatiques que la mémoire peut être amenée à faire ressurgir doivent être encadrés, sans jamais être niés et doivent être élaborés dans le plus strict respect du rythme du patient, en prenant systématiquement l'axe du concret.

Je le disais juste avant, les conséquences de lourds traumas sexuels sont plus fréquemment perceptibles qu'on ne le croit : symptômes physiques (énurésie, migraines, constipation, douleurs abdominales etc) comme psychologiques (anxiété, culpabilité, peur, état dépressif répétitif etc), troubles du comportement alimentaires, conduites dissociantes (consommation excessive de drogues, alcool etc) sont autant de facteurs à prendre également en compte lors d'une levée d'amnésie traumatique.



Différence entre un souvenir intact et un souvenir détourné

C'est une difficulté majeure rencontrée par les individus qui voient des souvenirs ressurgir de leur mémoire sans en comprendre le sens. En matière de mémoire traumatique, il arrive fréquemment que ces souvenirs n'aient d'ailleurs aucun sens logique car ils ne sont pas toujours limpides : une image partielle, un son, une sensation corporelle qui viennent de nul part mais qui sont pourtant familiers.

Il se peut qu'un souvenir traumatique apparaisse de manière très concrète et intacte, mais dans la grande partie il se présente de façon abstraite et volatile puisque pour la plupart ancien et qui plus est associé à un événement dramatique.


Comment faire alors la différence entre un souvenir "concret" car intact et un souvenir "détourné" car volatile ?


Un souvenir "intact" est un souvenir auquel on peut donner une temporalité (plus ou moins précise), que l'on peut exprimer distinctement, qui est parfaitement intégré dans le système de l'individu comme lui appartenant, comme étant "réel" même s'il est rattaché à des circonstances traumatisantes (conscientes en tant que tel ou ignorées).


Un souvenir "détourné" est un souvenir lointain, abstrait, auquel on ne peut donner aucune temporalité, dont on ne peut parler car n'ayant aucune matière pour et qui semble appartenir à quelqu'un d'autre, comme "irréel".

Un souvenir détourné diffère du souvenir intact, car il peut relater une reconstitution d'éléments et d'événements traumatiques s'étant réellement produits, mais qui refont surface de manière fragmentée et partielle.


Il est de ce fait primordial d'être vigilant dans la prise en charge psychologique d'une levée d'amnésie traumatique qui, je le rappelle, doit être entendue dans la globalité du parcours de vie de l'individu.


Pour plus d'informations sur le sujet de l'amnésie traumatique et de la mémoire traumatique : https://www.memoiretraumatique.org/psychotraumatismes/memoire-traumatique.html


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