Inceste/Incestuel
Des réponses

en 1 clic !

  • Titre de la diapositive

    Écrivez votre légende ici
    Bouton


L'inceste au féminin, le tabou ultime

Dans un monde où les violences sexuelles sur les enfants sont majorées par un patriarcat bien établi il est une catégorie d'agresseurs que l'on ne questionne encore que trop peu : les femmes. Qu'elles soient mère, tante, soeur ou grand-mère, elles passent souvent inaperçues puisque insoupçonnables. Dans la plupart des cas ces femmes qui violent ont elles-mêmes été des victimes et reproduisent ce qui n'a pas été défendu encore moins interdit. Sous couvert du maternage, elles transgressent les limites de l'impensable, notamment pour les mères associées à l'image de la maman sainte incapable de violences.


Le maternage abusif

Le maternage, moment privilégié du petit enfant avec sa figure maternelle où se tissent confiance, lâcher prise et attachement, devient alors un terrain de jeu avantageux pour ces mères incestueuses. La proximité d'avec le tout petit et son constant besoin d'être en lien favorise le maternage dit pathologique :  nettoyages et soins corporels abusifs tels que les lavements, l'introduction de suppositoires ou de thermomètre excessif, les iinspections corporelles entre autre.

L'enfant en besoin de soins et de tendresse se retrouve emprisonné, empoisonné, envahi de toute part sans moyen de s'y soustraire. L'innocence de l'enfant en est d'autant plus bafouée que voir la mère autre que consolante et contenante est profondément destructeur. Le lien d'attachement insécure de l'enfant confronté à cette violence maternelle le conduit à des grandes difficultés relationnelles, d'estime de soi et de confiance en soi entre autre.

Ce sont souvent des mères en quête de fusion permanente avec leur enfant qui n'acceptent pas l'idée de rendre son autonomie et son indépendance à ce petit être qu'elles ont porté en elles. La naissance de cet enfant n'est en quelque sorte pas digérée, elles ne peuvent concevoir que ce dernier représente un individu à part entière, lequel a pu faire barrage à une vie morose.

En incarnant pleinement une toute puissance sur leur enfant, sur son esprit et son corps, elles assouvissent un fantasme inavouable de contrôle sur ce qui leur échappe.


La confusion des places

Les femmes incestueuses instaurent souvent une confusion des rôles et des places entre elles et l'enfant abusé. Ce dernier ne peut être considéré comme une personne à part entière du fait des projections dont il est le sujet principal. En somme il est tout à la fois et se voit donc investi de manière erronée prenant tour à tour le rôle de parent de substitution, amant, objet de destruction ou miroir identitaire. De part cette confusion des places, l'enfant devient le confident intimes de partages malsains sur la sexualité notamment de la part des femmes qui l'entoure.

L'incestuel au féminin est particulièrement éprouvant d'autant plus qu'il est rendu encore plus silencieux puisque couvert par un impensé collectif et familial. Un mère ne pourrait être dénoncée puisque l'enfant qui dénonce a du faire erreur, mal comprendre, se tromper. L'inversion des responsabilités est généralement majeure lorsqu'il s'agit d'une femme incestueuse, surtout s'il est question de la mère.


Des conséquences tout autant similaires à l'inceste masculin

Les conséquences sur l'instant comme au long terme sont d'autant plus destructrices qu'elles empêchent l'enfant de se considérer dans sa personnalité. Tout comme les violences sexuelles commises par le masculin, les violences sexuelles féminines conduisent à une construction identitaire comme sexuelle qui est alors biaisée. Tout étant confus, le profil identitaire de l'enfant s'efface petit à petit au profit d'une personnalité teintée par la colonisation incestuelle de son agresseure et un "faux self" écrasant. L'enfant s'enferme dans ses mécanismes de survie pour avancer malgré l'étouffement au féminin, se persuade qu'il ne mérite pas mieux et développe majoritairement un profil de sauveur relationnel. Parce qu'il a appris à décoder les moindres expressions de son agresseure, il est un parfait hypersensible capable d'accepter beaucoup, avec un niveau de tolérance à limite du raisonnable parfois. Survivre à une femme incestueuse requiert un investissement personnel accru et d'être bien entouré, que l'on soit un homme ou une femme, car les chances d'être entendu et cru sont fort minces mais ne doivent toutefois pas être un frein à la prise de parole. La thérapie est alors un tremplin pour mettre en mots l'indicible et se préparer à délivrer des démons qui sommeillent en soi.


Claire GOTTA


Pour aller plus loin

- Enquête Face à l'inceste : https://facealinceste.fr/blog/enquete/enquete-les-femmes-incestueuses-le-grand-tabou

Claire GOTTA

Psychopraticienne certifiée, thérapeute

Exerce en cabinet libéral auprès d'une patientèle d'adultes au parcours de vie traumatique. 

Spécialisée dans les multiples traumatismes de l'inceste et de l'incestuel.

Vous pourriez aussi aimer lire...



par Claire Gotta 1 août 2025
Le naturisme et ses dérives - Quand l'exhibitionnisme s'invite à la plage
par Claire Gotta 6 février 2025
Victimes d'inceste et d'incestuel, vous avez des droits !
par Claire Gotta 26 septembre 2023
Les dangers du climat incestuel
par Claire Gotta 19 septembre 2023
L'inceste commis par des mineurs, l'autre tabou
par Claire Gotta 2 mai 2023
Les symptômes évocateurs d'un traumatisme incestueux (inceste et incestuel)
par Claire Gotta 2 février 2023
La relation incestuelle à un parent pervers narcissique
par Claire Gotta 20 janvier 2023
Amnésie traumatique et théorie des faux souvenirs. Peut on s'inventer des souvenirs traumatiques ?
par Claire Gotta 22 novembre 2022
Le cerveau humain étant bien fait, nous vivons tous des formes de dissociations légères à modérées au cour de notre vie, que l'on pourrait même alors qualifier de détachement émotionnel instinctif sans que cela n'affecte le quotidien. La dissociation émotionnelle dite commune diffère de la dissociation émotionnelle traumatique par 2 points caractéristiques : - la durabilité des effets dissociants : on parle alors bien de troubles dissociatifs car impactants considérablement et au long cour la vie d'un individu - l 'intensité émotionnelle causant la dissociation : on parle bien d'impacts émotionnels traumatiques à fort danger de mort psychique induisants donc une scission du corps, de l'esprit et de l'émotion.
par Claire Gotta 17 octobre 2022
Aliénation parentale incestuelle et culpabilité inversée
par Claire Gotta 22 juillet 2022
Comprendre et reconnaitre le TDE (trouble dissociatif émotionnel/structurel)
Suite