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Claire GOTTA - Cabinet de psychothérapie

Psychopraticienne certifiée, Thérapeute

Inceste/Incestuel
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Comprendre la dissociation émotionnelle traumatique


Le cerveau humain étant bien fait, nous vivons tous des formes de dissociations légères à modérées au cour de notre vie, que l'on pourrait même alors qualifier de détachement émotionnel instinctif sans que cela n'affecte le quotidien.

La dissociation émotionnelle dite commune diffère de la dissociation émotionnelle traumatique par 2 points caractéristiques :

- la durabilité des effets dissociants : on parle alors bien de troubles dissociatifs car impactants considérablement et au long cour la vie d'un individu

- l'intensité émotionnelle causant la dissociation : on parle bien d'impacts émotionnels traumatiques à fort danger de mort psychique induisants donc une scission du corps, de l'esprit et de l'émotion.


Différences trauma et traumatisme


Il y a souvent confusion entre trauma et traumatisme, le trauma étant l’événement pouvant provoquer par la suite une succession d’affects instaurant les symptômes traumatiques.

On entend par trauma, un événement vécu par un individu comme une agression, une mise en danger potentiel de part son intensité. Il est vécu comme une blessure avec effraction. Il s’agit d’un événement inattendu, imprévu et qui advient à une date particulière dans un environnement donné.

Un traumatisme résulte de ce choc violent, de cet événement marquant dans son intensité et que l'individu se trouve dans l’incapacité, au moment donné de l’événement, de traiter.

Le traumatisme diffère du trauma dans le sens où il est l’origine de bouleversements et effets pathogènes durables dans l’organisation psychique. Ses conséquences se quantifient donc en fonction de la perception qu’en a gardé le psychisme de l'individu.

En ça, comprenez bien que c'est la cristallisation (la fixation) du trauma dans la mémoire de l'individu et son impact émotionnel que induisent l'instauration du traumatisme.


Le climat incestuel, un environnement émotionnel hautement toxique et traumatique à longue durée


Pourquoi se coupe t'on de nos émotions ?


Dans le contexte incestuel, puisqu'il n'y a pas de frontière entre les membres de la famille, les émotions des uns se mélangent aux émotions des autres. L'enfant, qui n'est pas outillé pour différencier ce qui lui appartient ou non et qui s'identifie pleinement au modèle que son parent lui donne à voir, est projeté corps et âme dans le processus d'identification émotionnelle introjectée (incorporée). Il est alors colonisé par les émotions de son entourage le plus proche, ses parents ou ses figures parentales d'attachement et est incapable de s'en détacher ni de conscientiser lesquelles lui appartiennent ou non.


Se couper de ses émotions, c'est une mise en surêté parce que :


  1. l'on perçoit (même très jeune) que notre environnement, nos parents en premier lieu, sont défaillants et qu'à leur contact nous courrons à notre propre perte.
  2. montrer une émotion c'est montrer son humanité et surtout sa différence d'avec son ou ses parents. C'est donc risquer leur effroi et leur rejet.
  3. montrer une émotion c'est risquer que celle-ci ne soit utilisée, instrumentalisée au profit du ou des parents et à notre détriment.
  4. les projections pervertissantes du ou des parents sont d'une violence telle que la scission corporelle et émotionnelle est alors indispensable pour réduire le niveau de stress et d'anxiété que cette violence génère au quotidien.
  5. ressentir une émotion vive dans son intensité (notamment la colère), c'est se percevoir comme le ou les parents violents


La colère pour un grand nombre d'enfants ayant grandi dans un contexte familial incestuel est assimilée à la violence car c'est ce qu'ils en perçoivent au quotidien dans leur famille. Un parent incestualisant est en colère permanente depuis toujours car il n'a lui même pas réglé ses propres failles et traumas d'enfance (même si tous les parents incestualisants n'ont pas forcément été des enfants incestualisés).

L'enfant qui grandit à son contact, lui, la ressent et la subit. Il tentera donc l'impossible pour s'en protéger. Il aura aussi intégrer, à tort, qu'être en colère c'est être violent.

Vous comprendrez alors aisément pourquoi il est si difficile une fois adulte, de s'autoriser à extérioriser cette émotion, pourtant saine, lorsqu'elle est entendue, comprise et exprimée de la bonne manière.


Le travail des émotions est un pilier fondamental dans sa reconstruction personnelle post inceste et incestuel.

Nous l'abordons de manière systématique en thérapie, en fonction du rythme de mes patients, afin que chacun et chacune puisse intégrer cette nouvelle conception des émotions.

De même qui dit non délimitation corporelle, psychique et émotionnelle dit perception et projection psychique des uns sur les autres. Dans le contexte incestuel, le parent incestualisant est un individu défaillant, psychiquement et émotionnellement instable, donc dangereux pour la santé mentale de son enfant, et j'insiste bien sur cette notion de dangerosité.


Le travail sur la colonisation psychique et sur l'identification émotionnelle introjectée est donc un travail de longue haleine qui s'inscrit sur :


  1. la durabilité de l'accompagnement thérapeutique
  2. l'investissement du patient dans son analyse
  3. la réassociation d'avec soi-même à la fois émotionnelle comme psychique (arriver à faire la différence entre ses émotions ou pensées personnelles et celles de l'autre, notamment de son agresseur et l'intégrer comme tel de manière pérenne)




Les principaux signes cliniques de la dissociation émotionnelle traumatique


La dissociation, si elle peut prendre diverses formes selon les personnes et les situations, est néanmoins délicate à conscientiser tant elle est ancrée dans le système de fonctionnement psychique de l'individu dissocié.

Voici donc quelques uns de ses signes cliniques les plus probants :


  1. Coupure émotionnelle : Se sentir parfois complètement vide au point de ne rien ressentir pour rien ni personne, de n'être connecté ni à soi ni à personne.
  2. Impression d'être "ailleurs" : Ce sentiment "étrange" d'avoir l'esprit embrumé, d'être comme hors du temps, d'être en décalage entre les pensées et la parole, d'être à côté de soi.
  3. Perte de mémoire : Avoir comme des trous de mémoire, des absences et des oublis concernant des situations, des paroles et/ou des personnes.
  4. Peu ou pas de souvenirs : Se confronter à de grandes périodes de blancs dans son parcours personnel, notamment liées à l'enfance et/ou à des moments de la vie difficiles voire traumatiques.
  5. Sentiment d'être étranger à soi : Se sentir complètement en décalage avec soi-même, déconnecté de son corps, de son esprit, parler de souvenirs (traumatiques notamment) de manière "désinvolte", comme appartenant à quelqu'un d'autre.
  6. Distanciation émotionnelle : Se maintenir à l'écart de ses ressentis et de ses émotions au point de parfois se retrouver en situations dangereuses sans en mesurer la gravité.
  7. Dispersion de l'esprit et des actes : Se maintenir en action et en mouvement constamment, ne pas réussir à canaliser ses pensées et ses actes, se laisser happer par les actions, ne pas savoir s'arrêter, ne pas savoir ce que l'on fait


L'impossibilité d'incarner sa vie


Ce qui ressort le plus souvent dans les échanges que j'ai avec mes patients, c'est cette impossibilité d'incarner pleinement sa vie. Un sentiment terrible de ne pas savoir quoi faire de sa vie, d'être parfois complètement décalé du reste de la société, de subir ses contraintes au prix de sa santé mentale et physique, de devoir faire semblant tout le temps auprès des autres et d'autant plus auprès de sa famille.

En effet, les effets durables et bloquants de la dissociation traumatique se quantifient sur plusieurs niveaux selon l'individu dissocié.


  1. Surinvestissement dans le travail pour pallier à ce sentiment d'invalidité, d'infériorité, pour avoir l'air comme tout le monde, pour essayer de s'ancrer dans une réalité incomprise
  2. Impossibilité d'insertion dans le schéma classique sociétal ayant pour cause un isolement social et un sentiment d'inégalité exacerbé, de toujours devoir prouver sa valeur, de porter un handicap invisible aux yeux des autres donc non valide
  3. Conduites dissociantes pour mieux supporter le quotidien et le contact avec ce corps et cet esprit meurtri (consommation d'alcool ou de drogues etc, fréquentations relationnelles toxiques, évitement partiel ou total


Vous l'aurez compris, la dissociation traumatique peut prendre bien des formes. L'identifier me parait être le point le plus dur à cerner et à percevoir en soi tant elle est difficilement analysable de l'intérieur et exprimable à l'extérieur.

Le point sur lequel être sûr, c'est qu'il est possible d'être au clair avec soi, de trouver cet équilibre intérieur malgré un état dissociatif.

Il y a des éléments traumatiques qui, s'ils demeurent de l'ordre de l'inconscient et l'inaccessible, le sont pour une bonne raison. Pousser sa mémoire traumatique et forcer un esprit dissocié à la réassociation est une pratique qui peut s'avérer dangereuse si elle n'est pas correctement encadrée dans l'exercice d'une analyse personnelle.


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