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Le naturisme et ses dérives - Quand l'exhibitionnisme s'invite à la plage


Parmi tous les sujets tabou de notre société il en est un qu'il faut approcher avec beaucoup de tact pour ne pas en froisser certains. Je précise dès le début de cet article qu'il n'est aucunement question de fustiger la pratique du naturisme ou du nudisme en soi.

Le point de vue exposé ici sera uniquement orienté sur les dérives que l'on y trouve, telles qu'elles ont pu être partagées à de nombreuses reprises en séances par ma patientèle concernée, entre autre.


Le site de la Fédération Naturiste Internationale rappelle que - je cite - "le naturisme, parfois connu sous le nom de nudisme, se caractérise par la pratique d’un mode de vie sans vêtements – que ce soit à la plage, à la piscine, dans un club ou un centre de vacances, à la maison ou dans de nombreux autres endroits".


Au même titre que la sexualité n'est pas malsaine, je suis profondément convaincue que le naturisme ou le nudisme ne le sont pas non plus, à la condition que leur pratique demeure de l'ordre de l'intime et de la sphère de l'adulte.


"Sexualité et nudité n'ont rien de commun" pourrait-on dire. "Vous confondez les 2" pourrait-on poursuivre. "Un enfant peut-être agressé n'importe où" pourrait-on insister. Soit. Les violences sexuelles ne s'arrêtent pas à certains lieux, à certains espaces ni à une certaine tenue vestimentaire. Néanmoins les dangers des espaces naturistes sont bien réels, ils sont de plus pluriels, de part les agressions sexuelles et corporelles mais également les effractions psychiques traumatiques auxquelles les enfants sont exposées du plein gré de leurs parents.



Le risque de l'exhibitionnisme à ciel ouvert

Les effractions psychiques dues à l'exposition massive de corps étrangers nus sont bien réelles. Bien qu'il n'enlève pas le danger, le textile le réduit considérablement car il marque de fait la séparation entre le corps des autres et le sien.

Prendre le risque d'être au contact de la perversion sexuelle (car oui celle-ci est majorée lorsque l'on introduit un enfant dans une sphère où les limites de corps ne sont plus visibles et où l'on ignore les réelles intentions des personnes que l'on y croise) c'est mettre son plaisir et sa satisfaction personnelle en premier plan au détriment de la sécurité de son enfant.


L'exhibition dans la famille incestuelle

Le naturisme familial, bien plus répandu qu'on ne le pense, est une pratique terriblement ancré dans les familles incestuelles sexualisantes et permet la libre expression des fantasmes déviants, tout en s'assurant l'invisibilité des enfants victimes de l'exhibition de la nudité. Puisque les adultes autour de lui le font, l'enfant ne s'autorise pas à émettre son mal-être et intériorise ces comportements qui deviennent des habitudes presque impossibles à remettre en question.


"C'est mon enfant, c'est pas pareil". Cette phrase pourtant anodine exprime en réalité très clairement à quel point l'enfant est attribué à son parent. Pourquoi sous prétexte qu'il s'agisse de notre enfant nous autorisons-nous des débordements, des comportements d'intrusion de l'intimité que nous jugerions comme condamnables auprès d'un enfant qui ne serait pas le nôtre ?


Déconstruire la normalité acquise requiert de faire appel à son discernement, de regarder le monde de l'enfance tel qu'il devrait être : innocent.

Crier à l'éducation au consentement ne rime à rien si l'on ne montre pas l'exemple soi-même en tant qu'adulte.

Dire à son enfant que son corps lui appartient tout en s'adonnant à l'exhibition de sa propre nudité ou celle d'autrui est un non sens et contribue au maintien de la confusion mentale autour du sujet.


Claire GOTTA

Claire GOTTA

Psychopraticienne certifiée, thérapeute

Exerce en cabinet libéral auprès d'une patientèle d'adultes au parcours de vie traumatique. 

Spécialisée dans les multiples traumatismes de l'inceste et de l'incestuel.

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