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Claire GOTTA - Cabinet de psychothérapie

Psychopraticienne certifiée, Thérapeute

Inceste/Incestuel
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  • Comment parler des violences sexuelles avec mon enfant ?

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Comment parler des violences sexuelles avec mon enfant ?

 
Au même titre que l’on met en garde nos enfants de ne pas parler, ne pas monter en voiture, ne pas suivre un inconnu ni accepter des bonbons ou des friandises, il devient indispensable et même urgent de faire de la prévention auprès de nos enfants en matière de violences sexuelles à laquelle ils sont toujours plus nombreux à être exposés.

Rappelons avant tout quelques chiffres et les circonstances des violences sexuelles

-    Aujourd’hui en France, 155000 enfants sont victimes de viol ou de tentative de viol chaque année.
-    1 enfant sur 5 est victime de violences sexuelles
-   D’après le dernier recensement réalisé en 2015, 4 millions de Français ont été victimes d’inceste soit 6% de la population. Un chiffre malheureusement encore bien en deçà de la réalité puisque bon nombre de victimes ne parlent jamais de ce qu’elles ont subi.

Les circonstances qui amènent à ces violences sont principalement toujours les mêmes

Dans 94% des cas, les agressions sexuelles ont lieu au sein de la famille, que ce soit par les parents, grands-parents, oncles, tantes, frères, sœurs, cousins, cousines, ou par quelqu’un de l’entourage proche, amis, collègues, voisins.
L’agresseur (homme ou femme) se sent alors puissant car il a un pouvoir sur l’enfant.
Il joue sur l’ambivalence des sentiments d’amour que l’enfant éprouve pour lui, il instaure une sorte de « jeu » avec l’enfant, un jeu secret qu’il ne doit surtout jamais révéler, pour toutes sortes de raison : « papa ou maman ira en prison »,  « papa et maman vont divorcer », « tout le monde le fait »,« c’est normal », « je le fais parce que je t’aime » etc.
Il agit de manière très « délicate », de façon à ne laisser aucune trace, aucune preuve, pour distiller un doute parfois chez l’enfant lui-même qui n’est pas sûr de la gravité des gestes et violences qu’il subit tellement il est manipulé et conditionné par son agresseur.
    
Les agressions sexuelles ont lieu également au sein des écoles, des associations sportives ou culturelles, de clubs de vacances, dans n’importe quel endroit fréquenté par les enfants, lieu de prédilection pour les pédocriminels.

La majeure partie des victimes se tait, parfois pendant des années, par peur de ne pas être crue, par honte, par culpabilité, par amnésie dissociative et lorsqu’elles se confient elles font souvent face au déni de leur entourage qui minimise les faits voire les ignore totalement.


Comment faire de la prévention ?


-   ne pas brusquer l’enfant au risque de le traumatiser


-   lui parler simplement avec des mots adaptés à son âge, et ce le plus tôt possible dès la maternelle


-   amener la question chez les plus petits de préférence à l’heure du bain de façon à nommer les parties intimes du corps humain, lui expliquer que son corps lui appartient à lui seul, que personne n’a le droit de le toucher ni de lui demander de toucher certaines parties intimes du corps, que c’est interdit que ce soit un adulte ou un autre enfant


-   s’inclure soi-même en tant que parent. J’insiste sur cette notion car trop souvent les agressions sexuelles sont commises par les parents eux-mêmes. Un enfant a qui l’on dit que seul ses parents ont le droit de le toucher ou de le voir nu sera conditionné à le croire et en cas d’agressions pourrait ne pas comprendre le mal qu’il subit.

Expliquer à son enfant que tant qu’il est petit, ses parents l’aident pour sa toilette mais que dès qu’il sera en âge de se laver seul ils n’auront plus à intervenir. Il faut pour cela solliciter l’autonomie de l’enfant, c’est à nous parent de les aider dans ce sens.


-   respecter les notions d’intimité, ne pas s’exhiber devant son enfant, lui montrer les limites de l’intimité, ne pas l’embrasser sur la bouche, éviter de prendre le bain avec lui, fermer la porte des toilettes, autant de détails qui peuvent paraître anodin mais pourtant très important pour son développement psychique.


-   introduire dès le plus jeune âge la notion de consentement. Expliquer à l’enfant qu’il n’a pas le droit lui non plus de toucher les parties intimes d’un autre enfant, que celui-ci le lui demande ou non.


-   expliquer à son enfant que s’il subit une agression il a le droit de dire non, qu’il connaisse l’agresseur ou non. En revanche un enfant qui est agressé ou violé et qui ne réagit pas, ne se débat pas ou ne dit pas non n’en est pas pour autant consentant. Les mécanismes de sidération (cerveau qui se fige) ou de dissociation (cerveau qui coupe les émotions pour ne plus rien ressentir) sont très fréquents, d’autant plus quand les violences sexuelles ont lieu sur des mineurs.


-   un enfant qui ne parle pas ou semble indifférent à ce qu’il a subi n’en est pas pour le moins traumatisé.

Les violences sexuelles laissent des traces indélébiles qui si elles ne sont pas traitées correctement peuvent être catastrophiques.



Les signes d’alerte


- un changement brusque de comportement (+ agressif, + renfermé, perte de confiance en soi, d’estime de soi, dévalorisation etc)


- un intérêt accru pour la sexualité, en décalage notable avec l’âge de l’enfant, comportements sexualisés (frottements, masturbation, propos à caractère sexuel etc)


- l’apparition de jeux ou de dessins à caractère sexuel


- n’oublions pas également qu’un enfant violé peut aussi ne rien laisser paraître, donner le change et que même si aucun signe avant coureur n’a pu être visible il faut toujours prendre en considération la parole d’un enfant, ne jamais la sous-estimer ni fermer les yeux, toujours être attentif et toujours faire de la prévention auprès de lui, lui dire que s’il subit des violences il doit en parler à quelqu’un


-  enfin, lorsqu’un enfant se confie sur des violences sexuelles, toujours le rassurer, lui dire qu’il est normal qu’il se sente mal, qu’il ai peur ou honte, qu’il ressente de la culpabilité mais toujours lui rappeler que ce qu’il a subi est très mal et punit par la loi, que son agresseur n’avait pas le droit, qu’il est le coupable, et que c’est bien lui l’enfant qui est la victime.




Et si l'on a soit même été victime, comment en parler à nos enfants ?


Je rencontre tellement de parents en consultation qui ont peur, qui craignent de parler à leurs enfants de leur vécu, qui ne veulent pas leur causer de souffrances en révélant une part de leur histoire traumatisante.

Avant toute chose, sachez qu'il est légitime pour vous d'avoir ces craintes. Vous pensez avant tout à vos enfants, à leur bien être et vous pensez bien agir en ne disant rien.

Il est néanmoins important de comprendre que briser la chaine de l'inceste et des violences sexuelles vient en laissant libre court à la parole. Plus la parole circule, moins le tabou perdure.

Expliquez à votre enfant, avec des mots adaptés à son âge, ce que vous avez vécu. Le but n'est pas de le traumatiser mais de lui transmettre votre histoire pour qu'il puisse un jour à son tour transmettre à vos futurs descendants.


Je me suis moi aussi longtemps questionnée sur ce que j'allais laissé à mes enfants et mes potentiels futurs descendants.

A travers la libération de ma parole et les actions notamment judiciaires que j'ai mises en place, j'ai eu peur de leur léguer une bombe familiale avec laquelle ils devraient toutes et tous s'accommoder.

Ce qu'il est capital de comprendre, c'est que la parole doit circuler.

Ma descendance aura accès à mon histoire, à ma parole, à ma vérité contrairement au silence qui m'a été léguée ainsi qu'à ma famille, génération après génération.

Ainsi mes enfants savent qu'ils peuvent me poser des questions, demander à avoir accès à des photos de ma famille d'origine, comprendre d'où ils viennent et pourquoi j'ai choisi par nécessité de rompre ce schéma familial toxique.

Je souhaite leur transmettre cet équilibre et non une colère ou une rage destructrice.


Vous avez aujourd'hui ce choix qui s'offre à vous. Celui de libérer non seulement votre parole mais aussi celles de toutes les personnes qui vous ont précédés et qui, elles, n'ont pas pu ou pas voulu le faire. Vous avez cette possibilité de lâcher la rage et de créer l'équilibre pour vous, vos enfants et votre descendance.


Cette parole peut faire peur, je le sais. Ne restez donc pas seul(e) avec vos tourments. Cette transmission peut être, doit être même, discutée en séance. C'est ensemble que nous pourrons élaborer la meilleure des façons qui vous convienne, à vous, de parler à vos enfants et ce quel que soit leur âge ou le vôtre.

Il n'est jamais trop tard !

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